RETOUR
OUVRAGE
   
Auteur Freud, Sigmund ( 1856-1939)    
Titre Délire et rêve dans la " Gradiva" de Jensen ( 1907).    
Présentation

PSYCHANALYSE
Freud analyse le roman d'un écrivain suédois, voulant montrer que l'oeuvre littéraire se construit comme un rêve éveillé.
Année de publication :1907
Edition :

   
  Résumé

L'histoire de la " Gradiva" : Norbert Hanold, archéologue, s'est épris d'une jeune fille sculptée sur un bas-relief romain. C'est surtout la démarche de la jeune fille qui l'attire, une façon de poser le pied qui évoque la danse. Il a fait effectuer un moulage de cettte oeuvre pour la contempler à tous moments, l'a baptisée " Gradiva : celle qui s'avance". Bientôt cela ne suffit plus. Il rêve qu'il rencontre cette jeune femme à Pompéï en août 79, au moment de la célèbre éruption du Vésuve. Il la voit s'allonger sur une dalle alors que les pousières et les fumées émanant du volcan vont les ensevelir tous deux.. Resté sous l'emprise du rêve, il part pour Pompéï , arpente les lieux, ne tarde pas à rencontrer Gradiva, dans " La Maison de Méléagre". Croyant à un fantôme, il ne s'étonne pas que la jeune pompéïenne soit semblable à celle du rêve, ni même qu'elle déclare ne parler que l'allemand, et s'appeler Zoé. Progressivement, Zoé lui fait comprendre qu'elle est son amie d'enfance, et qu'il l'a oubliée depuis longtemps, absorbé par ses travaux scientifiques. Pour dissiper le délire , elle l'appelle par son nom : " Je vois que tu es fou Norbert Hanold".

Certains mécanismes psychiques ont déplacé son intérêt sur ce bas-reliefs romain et cette créature de marbre, mécanismes qui sont ceux qu'utilise l'inconscient pour transformer le contenu latent d'un rêve en contenu manifeste. Par exemple le déplacement de l'objet qui intéresse réellement le rêveur sur un objet de moindre intérêt mais qui fait encore signe au premier.Le résultat en est le refoulement.

Le déplacement s'opère également par métaphore : l'archéologie représente ainsi la recherche du passé individuel., par l'apparition de négations, par la condensation de plusieurs éléments en un seul, rendant l'objet méconnaissable, par la déconstruction de la chaîne des liaisons qui peuvent faire remonter l'archéologue de la vision d'un mouvement de danse sur une sculpture à une fillette avec qui il jouait autrefois

En analysant le rêve d'angoisse de Norbert Hanold, on s'aperçoit que le fait de s'imaginer pompéïen comme l'objet aimé témoigne d'une tentative de rapprochement mais que la conséquence du rêve : partir à Pompéï l'éloigne de l'objet d'amour. Car Zoé habite toujours dans la même rue que lui à Vienne. L'éruption et l'ensevelissement rendent compte du refoulement, du moment supposé où Norbert,( pour des raisons que l'auteur nous laisse ignorer souligne Freud) a nié l'existence de la jeune fille aimée, ne la laissant subsister que dans ses pensées inconscientes.

Le désir inconscient lutte pour se faire reconnaître :il apparaît sous la forme d'une oeuvre d'art, qui rappelle l'objet aimé, il la rend vivante dans le rêve, et il montre son caractère sexuel : Gradiva s'allonge souplement et calmement sur la dalle, au moment de l'éruption volcanique, alors qu'elle devrait s'enfuir....

L'histoire de Jensen se termine de façon romanesque : grâce à la jeune fille ; l'archéologue abandonne son délire et l'épouse. La jeune fille joue le rôle de l'analyste mais c'est par amour pour le patient. Elle se dédouble , consciente d'être le véritable objet d'amour. Ce serait, dit Freud, impossible dans la réalité. Si l'analyste aide le patient à retrouver l'objet et la cause de son désir débarrassé de ce qui le rendait méconnaissable, ce n'est pas pour autant que le patient va pouvoir réaliser ce désir. L'analyste n'est pas Zoé ; au moment du dénouement, il s'effacerait, et Norbert , dans le meilleur des cas, retournerait à son hôtel et commencerait à y regarder les jeunes filles, tout en continuant à se passionner pour les sculptures féminines, sachant les apprécier comme des oeuvres d'art.

 

 

 

   
  Extrait

" Ce n'était pas une sculpture de la bonne époque mais plutôt un tableau de genre du goût romain, et il ne pouvait pas s'expliquer ce qui avait ainsi arrêté son attention... Pour désigner cette sculpture, il l'avait nommée , pour lui-même, Gradiva, celle qui s'avance. Ce surnom, que les poètes anciens réservaient à Mars Gradivus, au dieu de la guerre s'en allant au combat, paraisssait à Norbert , le plus caractéristique du mouvement de la jeune dame.."

.

   
  Notre avis Les procédés de formation d'un rêve manifeste correspondent à ceux de la création littéraire . Freud a contribué à montrer les mécanisme de la création littéraire, comme un exemple du fonctionnement de l'appareil psychique.    
  Votre avis Merci de nous envoyer votre avis.    

  Accueil
Nos auteurs
Roman Noir c'est noir Nouvelles     L'inadapté Nous écrire

™®©2002 armand&dominique poursin